maternelle

CHAPITRE 1

Tu étais là.
D’abord un petit poids, puis un citron, puis une pastèque. Je t’ai porté. Je t’ai senti bouger. Je t’ai attendu. Longtemps.
J’ai abandonné la caféine et les clopes. Je t’ai parlé, je t’ai chanté des chansons. Est-ce que tu sentais que j’avais peur ?
La vérité c’est qu’on est jamais prête à devenir Mère, peu importe que ce soit le premier ou le quatrième enfant que l’on met au monde.
Puis tu es arrivé. Dix doigts, plus de 3 kilos, ces grands yeux qui ont transpercé mon coeur et cet Amour.
Ce gigantesque Amour.
C’est à toi qu’on avait donné vie et pourtant je renaissais encore une fois en sentant ta chaleur contre moi.
Puis il y a eu toutes ces nuits blanches, tous ces doutes et toutes ces fois où j’ai eu envie de déclarer forfait face à mes piles de linge. Toutes ces fois où j’avais peur de mal faire, toutes ces fois où tu as mis ma patience à rude épreuve.
Mais mon bébé, j’allais passer le reste de ma vie à tout faire pour te rendre heureux… et c’est ce qui allait moi aussi me rendre heureuse.
Et tu finis toujours par atterrir dans mes pattes avec ton sourire et tes yeux plein de malice. Tu attrapes ma main avec tes petits doigts. Tu dis mon nom. Et j’oublie tout. Et je déplace les montagnes.
Et dans dix ans, quand tu commenceras à me filer entre les doigts et que tu auras grandi beaucoup trop vite, je regarderai ces images et ton sourire de crapule qui m’en a fait baver.
AM